Dans la campagne
verdoyante, le train longeant sa voie de fer
Emporte une foule bruyante, tout là-bas vers la grande mer
Le mécanicien Jean sur sa locomotive, regarde l'air mauvais Blaise le bieau chauffeur
La colère en ses yeux luit une flamme vive, de sa femme chérie Blaise à voler le coeur
Roule, roule train du
plaisir, dans la plaine jolie
Vers un bel avenir, d'amour et de folie
L'homme rude et noir qui conduit cette joyeuse foule
Sent de ses yeux rougis une larme qui coule
Des heureux voyageurs on entend les refrains
Suivant les rails et son destin, c'est le train du plaisir qui roule
Le pauvre Jean perdant
la tête, rendu fou par la trahison
Sur son rival soudain se jette, criant "Bandit! Rends moi Lison"
Le chauffeur éberlu, fait tournoyer sa pelle, Jean lui sautant au cou l'étrangle comme
un chien
Et tous les deux rivés par l'étreinte mortelle, tombent de la machine, abandonnant leur
train
Roule, roule train du
malheur, dans la plaine assombrie
Roule à toute vapeur, d'un élan de folie
Les paysans hésitent en l'voyant, tout seul fendant l'espace
Se signent en priant, et la terreur les glace
Des heureux voyageurs on entend les refrains
Suivant son terrible destin, c'est le train du malheur qui passe
Tiens, la chose est
vraiment bizarre, on devait s'arrêter ici
Le train brûle encore une gare. Ah ça! Que veut dire ceci!
Alors du train maudit une clameur s'élève, on intend des sanglots et des cris de
déments
Chacun revoit sa vie dans un rapide rêve, et c'est le choc, le feu, les appels
déchirants
Flambe, flambe train
de la mort dans la plaine rougie
Tout se brise et tout s'tord, sous un vent de folie
Les petits infants, leur maman s'appél'tent dans les flammes
Les amoureux râlant réunissent leurs âmes
Pourquoi ses pleurs, ses cris? Pourquoi ses orphelins?
Pour un simple petit rien: l'infidélité d'une femme
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